Après Champlain au XVIIème siècle, c’est un autre saintongeais qui débarque en Nouvelle-France : moi-même ! Lui était parti de Honfleur par la mer et moi de Nantes par les airs, avec Air France pour être précis. Départ de Nantes pour Montréal en faisant un stop à Paris. Le retour se fera de Toronto.
One more stamp sur le passeport !! Comme d’habitude j’en suis ravi.
A la découverte de la deuxième plus grande ville du Canada, Montréal et ses habitants francophones avec leur accent si particulier. Vu que j’arrive en début d’après-midi, le temps de rejoindre le centre ville, nous allons ensuite au parc du Mont-Royal. C’est le parc qui surplombe la ville, les plus courageux y vont faire leur footing, au choix : escaliers ou chemin, ça grimpe fort en tout cas.
Le parc est parfait pour profiter de la plus belle vue sur la skyline, en fin d’après-midi pour commencer mais nous décidons d’y rester jusqu’à la nuit tombée. Pas les seuls à avoir l’idée car ça grouille de monde avec les appareils photos.
La vue s’admire depuis la terrasse du chalet, un bâtiment abritant quelques cartes anciennes, des toiles et des distributeurs de boissons. On peu y lire l’histoire du nom de la ville. Jacques Cartier en vacances dans les coins (joke !) monta sur la colline à cet endroit précis et la nomma le Mont Royal en l’honneur du roi de France François Ier, puis de Mont-Royal, en découla le nom de Montréal. Rien à voir avec l’histoire, on peut aussi croiser des ratons laveurs…
By night ce n’est pas mal non plus, les fenêtres des buildings s’allument une à une, étage par étage en fonction du coucher de soleil.
Il est déjà tard et le voyage a été un peu crevant donc retour au bercail, même si on est samedi, il vaut mieux se réserver pour le dimanche et son Piknic Electronik. Réveil sous un beau soleil le dimanche pour aller visiter le Vieux-Port et le Vieux-Montréal, que du vieux donc ! Pour y aller, on traverse le centre-ville où l’on voit que le style ancien européen en pierre côtoie le new style américain en verre. Le contraste est assez intéressant à voir
Le Vieux-Port n’a rien de finalement bien vieux à visiter (il ne faut pas oublier que ces villes ont été fondées suite aux explorations il y a moins de 500 ans), les quais sont très agréables, les gens viennent y flâner, faire leur footing, on croise du monde profitant du soleil.
L’oeil est tout de suite attiré par d’immenses structures modernes en ruines, ce sont les silos. Une ligne ferroviaire encore en activité passe sur le port. A l’époque on y déchargeait le grain, un reste de l’industrialisation de la ville. Maintenant tout cela est désaffecté. Étrange dans le paysage.
En marchant un peu plus loin le long du Saint-Laurent (le fleuve sur lequel se trouve la ville, Montréal étant sur une île), on passe le parc du bassin Bonsecours face au marché et son dôme argenté et plus loin on arrive à la tour de l’Horloge qui garde l’entrée du port et en bas…Surprise : Une plage privée avec parasols et transats.
En remontant du port, on trouve le Vieux-Montréal et ses maisons en pierre. La rue Saint-Paul avec ses boutiques, cafés et restaurants.
La place Jacques Cartier qui remonte sur la Nelson’s Column, la rue Notre-Dame, l’Hôtel de Ville de Montréal et le Palais de Justice, le Château Ramezay. Cela ressemble beaucoup plus aux villes européennes qu’américaines dans l’organisation et l’architecture.
En descendant la rue Notre-Dame, on tombe sur la Basilique du même nom qui fait face à la Place d’Armes et à la Banque de Montréal.
Beau temps sur Montréal et il commence à faire chaud, proche des 28 degrés. Et oui au Canada il ne fait pas toujours -40 ! Pour continuer la découverte de la ville, nous allons vers China Town. Facile de se rendre compte qu’on y est arrivé, le quartier se cantonne (jeu de mot…) à quelques rues bornées par de grandes portes à l’architecture asiatique évidemment.
On trouve tout ce qu’on peut trouver dans un China Town américain, des restos, des trucs pas chers, des enseignes illisibles. On peut aller faire un tour dans une belle boutique sur la place Sun Yat-Sen
C’est la semaine des Francofolies de Montréal, un export qui a été fait quelques années après la création des Francofolies de La Rochelle. Des scènes sont installées un peu partout autour de la Places des Arts où les concerts ont lieu.
Un autre festival a lieu dans les rues de Montréal, il s’agit de Mural, un festival d’art public international le long du boulevard Saint-Laurent, où des graffeurs du monde entier viennent réaliser leurs plus belles fresques gigantesques sur les murs de la ville, voici une sélection non exhaustive des œuvres croisées au détour des rues.
C’est vraiment très impressionnant, certains dessins font plus de 8m de haut, les artistes utilisent des élévateurs.
Autour du festival ce sont aussi de nombreux artistes de rue, des animations de danse et de musique.
En parlant de musique, tous les dimanches soirs de mai à septembre il y a les Piknic Electronik sur l’île Sainte-Hélène à Montréal et cela tombe bien puisque c’est notre programme de la soirée ! Au beau milieu du parc Jean Drapeau, 2 scènes de musique éléctronique sont installées et les gens viennent danser, se détendre, boire un verre. Une bonne ambiance que l’on peut trouver également à Melbourne, Dubaï, Barcelone ou Paris.
La structure métallique sous laquelle on peut danser est appelée « l’Homme », il faut beaucoup d’imagination quand même…Il s’agit de la première scène, ensuite en descendant sous les arbres, on arrive à la seconde à côté de laquelle on peut jouer à la pétanque, se poser dans des hamacs…
…Ou boire des coups ! Tout ça au soleil couchant au milieu du fleuve Saint-Laurent en admirant la skyline de Montréal. Vraiment génial !
Par contre, tout ça donne très faim, et il est maintenant temps d’aller goûter le plus célèbre plat local, la POUTINE !! Plat que l’on retrouve vraiment partout, il y en a même au McDonald’s c’est pour dire le succès. On sort donc dans un pub, le McLean’s proche de la cathédrale pour commander ça. Quelques nachos à l’avocat, au fromage et une bière en mise en bouche le temps de choisir la poutine parmi la liste. Pour ma part je prendrais la poutine avec viande fumée. Voilà à quoi cela ressemble :
…A rien ! Alors voilà les ingrédients : frites, sauce brune (?), morceaux de cheddar, viande fumée. Ce n’est franchement pas appétissant…Mais qu’est ce que c’est bon !! Certainement proche des 700 calories pour 100g mais on s’en fout, c’est les vacances. Quand on n’en peut plus, on cherche les frites sans sauce, c’est ce qu’il y a de moins gras dans le plat je crois. En tout cas c’est une super découverte notre belle brochette du Piknic Electronik !
Voilà qui conclut une belle journée. Le lendemain, le temps n’est pas aussi beau que depuis 2 jours, très couvert mais sans pluie. Je pars tout seul au parc Jean Drapeau, je veux faire le tour du circuit de Formule 1 (le Grand Prix avait lieu la semaine précédente, début juin). Le parc se trouve sur les deux îles : Sainte-Hélène et Notre-Dame. Sur Sainte-Hélène, il y a la biosphère, visible depuis Montréal.
Il s’agit d’un musée de l’environnement, le dôme géodésique en métal est le plus grand du monde dans ce genre. Je n’ai pas été voir le musée, je préfère prendre le temps de changer d’île, Notre-Dame sur laquelle se trouve le Circuit de F1 Gilles Villeneuve, le Casino de Montréal et également le bassin des JO de 1976.
Le circuit est ouvert à la circulation pour la découverte du tour complet, il y a deux files, une pour les voitures, les motos et une deuxième pour les piétons, vélos, rollers, etc. On peut accéder aux stands, au podium, à la ligne de départ sur laquelle est noté « Salut Gilles » en hommage au canadien Gilles Villeneuve ancien champion du Monde. J’ai donc fait tout le tour à pied, soit 4km361 ! Je suis passé devant le casino.
Le thème de la journée aura été le sport puisque après cette visite des îles du Saint-Laurent, je suis allé au Parc Olympique qui se trouve au Nord-Est du centre de Montréal. On peut y trouver le stade Olympique et la Tour penchée, la piscine olympique, le Biodôme dans lequel on peut retrouver des animaux et une reconstitution des écosystèmes canadiens (on peut même y voir des pingouins).
Il y a beaucoup de monde qui afflue vers le stade car en ce moment a lieu la coupe du Monde de football féminin et le match du soir est Canada/Pays-Bas
L’ambiance commençant à monter on se dit qu’on pourrait finalement aller voir le match s’il reste des billets ! Nous voilà donc à aller retirer de l’argent au cinéma du coin et voir la billetterie pour chercher des places. Les billets les moins chers sont à 20$, soit 15€. Pas cher ! Vendu ! 3 places pour un match de coupe du Monde de football et pouvoir voir le stade Olympique de l’intérieur c’est le top ! Un hot dog et un coca plus tard, c’est l’heure d’entrer dans le stade.
Un monde fou à la boutique du stade ! 45min de queue pour aller acheter un article pour se mettre aux couleurs locales du Canada et surtout ramener un souvenir. Pour moi ce sera l’écharpe !
Le stade n’est pas rempli mais il y a tout de même 45 000 spectateurs, ce qui constitue le nouveau record d’affluence pour un match de foot féminin !! Bon à la base je ne suis pas un grand fan de foot, mais il faut reconnaitre que ça joue sacrément bien ! Ca va certes un peu moins vite, mais le jeu est beaucoup moins haché et surtout, il n’y a pas de chiqué !!
Les canadiennes ouvrent le score en début de match. 1-0 Jusqu’à 10min de la fin où les hollandaises égalisent 1-1. Mais l’essentiel est là car les canadiennes terminent premières de leur groupe grâce à ce match nul.
Pour rentrer le métro est bondé, il faut donc attendre encore 30min pour rejoindre le centre et aller se coucher. Vraiment une bonne soirée dans l’ambiance ! On quitte donc le Parc Olympique.
C’est presque terminé pour Montréal car demain je pars pour la suite du voyage en solitaire et notamment Québec ! Dernière nuit et le mardi rendez-vous pour un covoiturage, il s’agit de la meilleure manière de s’y rendre, la moins chère déjà, 20$ contre 90 pour le train et 55 pour le bus, mais c’est aussi la plus conviviale ! Le matin, j’ai tout de même le temps de croiser Marion, qui faisait partie du petit groupe de la bonne soirée que j’ai passée à Miami. C’est toujours sympa de croiser des connaissances de voyages !
Le trajet entre Montréal et Québec se fait à 4 en Honda Civic avec un colombien au volant et deux canadiens en passagers, sous une forte pluie. La journée s’annonce bien humide, l’imperméable est de rigueur. Arrivée à Québec au pied des murs.
Québec est la seule ville fortifiée d’Amérique du Nord, elle se situe sur un promontoire d’une cinquantaine de mètres au dessus du fleuve Saint-Laurent. Ca grimpe un peu par endroit. Dans les murs il s’agit de la vieille ville bien entendu, mais Québec s’étend bien au delà des murs maintenant. Je ne reste que très peu de temps à Québec, une journée seulement mais il parait que c’est suffisant pour faire le tour. Malgré le temps il y a du monde, beaucoup de touristes ou de groupes scolaires venus en quête d’histoire.
La place de l’Hôtel de ville doit être agréable pour se rafraîchir lorsqu’il fait beau et chaud…Ce qui n’est pas le cas. Une place avec ses jets d’eau et où des tables et des chaises sont installées pour se détendre.
Une des icônes de la ville est son immense château qui surplombe le fleuve : le château Frontenac. Il est longé par une promenade en bois, la terrasse Dufferin qui part de la statue de Champlain, jusqu’à la citadelle de Québec.
En fin d’après-midi le beau temps fait son retour, ce qui donne de superbes photos avec des arcs-en-ciel et des reflets sur la terrasse.
En bas des murs, coincé entre les fortifications et le Saint-Laurent se trouve le quartier Petit Champlain, on peut y descendre par le funiculaire ou l’escalier « casse-cou ». Il s’agit maintenant d’un petit village pavé entre des maisons en pierre.
On y trouve de nombreuses boutiques d’artisanat (plus ou moins touristique, plutôt plus d’ailleurs). On ne s’y trompe pas, ça grouille de chinois malpolis qui vous bousculent pour prendre des photos avec leur iPad…Un peu désagréable dans un si bel endroit, dommage !
La Place Royale, à gauche ci-dessus, serait le premier établissement français en Amérique, et l’église qui s’y trouve (Notre-Dame-des-Victoires) est la plus ancienne église en pierre d’Amérique du Nord. On peut donc considérer cet endroit comme le berceau du Canada francophone ! Après avoir visiter Brouage à de nombreuses reprises (que ce soit en sorties scolaires, avec mes parents ou par moi-même), me voici de l’autre côté, la boucle est bouclée.
Je ne reste qu’une nuit à Québec, à l’auberge de jeunesse HI vu que j’ai la carte de membre, j’y retourne donc pour faire une sieste avant de ressortir à la tombée de la nuit. Niveau repas, je n’avais pas envie de me poser donc ce sera le McDo du coin, et ici on ne commande pas un « cheeseburger » mais un « hamburger avec fromage », true story !
Les nuages sont désormais loin, par contre il fait un peu frais, le pull est de rigueur et même un peu léger en plein vent. Je profite des lumières de la ville avant de rentrer dormir. Le château Frontenac est toujours aussi beau.
Ô Canada ! « D’un océan à l’autre » d’après la devise du Pays !
Mercredi, réveil aux aurores, petit-déjeuner envoyé (pas de pancakes au sirop d’érable, le cliché n’est pas vrai, ce sera plutôt bagels avec de la gelée et des céréales). Premier pas dehors sous un ciel sans un nuage ! Soleil de plomb annoncé pour la journée. Je saute dans le métrobus 800 pour rejoindre la chute Montmorency au nord-est de la ville…Puis je redescends aussitôt : j’ai oublié que les chauffeurs ne rendaient pas la monnaie, je descends donc du bus pour aller en faire au Subway du coin et je prends le suivant. Environ 45min de route pour arriver au parc de la chute à proximité de la municipalité de Boischatel (qui fait bien petite ville américaine).
On entend déjà l’eau couleur de la chute qui est pourtant encore à quelques centaines de mètres encore. Elle est enjambée par un pont suspendu par lequel j’arrive pour d’abord admirer la chute vue d’en haut avant de descendre au pied.
La chute Montmorency fait près de 85m de hauteur, soit 30m de plus que les célèbres chutes du Niagara mais bien évidemment est battue en largeur et en volume d’eau débité. Ça n’en reste pas moins impressionnant, en haut il y a une belle vue sur le Saint-Laurent et la vieille ville de Québec.
Juste avant j’ai dit « descendre au pied », et bien ça se mérite ! Vu d’en haut voici ce qui attend ceux qui veulent travailler leurs cuisses et leurs mollets : 487 marches.
Tout ça pour se faire mouiller la goule ! Mais ça vaut vraiment le coup, les arcs-en-ciel apparaissent les uns après les autres au dessus des embruns.
J’avais l’hésitation d’aller voir cette chute sachant que j’allais aux chutes du Niagara quelques jours après mais après coup, je peux dire que je ne regrette pas du tout. Quel spectacle ! Et puis, il n’y avait personne à part moi, que c’est appréciable ! Comme quoi se lever tôt ça a du bon, il est maintenant 10h, l’heure de retourner dans la vieille ville pour faire ma valise car j’ai un avion à prendre pour Toronto ! (C’est la classe de dire ça tout de même).
Je prends le taxi pour l’aéroport qui se trouve à 30min de route. Il ne s’agit pas d’un grand aéroport donc facile d’accès et peu de temps passé à l’enregistrement et la sécurité. Pourquoi prendre l’avion pour faire Québec – Toronto ? Trois raisons :
- Le vol m’a coûté moins cher que le bus ou le train ou même le covoiturage
- 1h45 de voyage contre 9h par la route
- L’avion c’est mieux !
La suite à Toronto et aux Chutes du Niagara.